COMMUNION*

LITURGIE DIVINE

 

CONFESSION

 

 

La communion signifie la participation ou bien l’association, l’union avec quelque chose. Ici, la communion signifie l’union mystique avec Jésus-Christ après avoir reçu le sacrement de l’eucharistie. Alors, la communion c’est aussi le pain et le vin bénis et sacrifiés que l’on trouve sur l’autel.

 

Le pain et le vin symbolisent le corps et le sang de Jésus-Christ. Jésus lui-même a établi ce sacrement à titre de nourriture spirituelle pour ceux et celles qui croient en Lui.

 

Pendant le repas de Pâques, Jésus est à table avec ses douze disciples. Selon la loi juive, le repas se compose du pain azyme (pain sans levain), du vin sec et du rôti d’agneau. Jésus ayant pris et béni le pain, le rompit et le donnant à ses disciples, il dit : « Prenez, mangez : ceci est mon corps ». Puis, ayant pris la coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, versé pour l’amour de la multitude en rémission des péchés ».

  

Aussi bien le pain que le vin restent tels quels tout en gardant leur forme et leur qualité, alors que la parole de Jésus Christ les transforme en son corps et son sang de façon mystique. Autrement dit, pour nos sens, le pain est du pain et le vin est du vin, mais en tant que chrétiens nous croyons aux paroles de notre Sauveur comme quoi ce sont son corps et son sang, et ceci est déjà le sacrement.

 

L’Apôtre Paul est très clair lorsqu’il énonce : « J’ai entendu dire que lorsque vous vous réunissez tous ensemble pour le repas du Seigneur, chacun de vous se précipite pour prendre son propre repas, et l’un reste affamé, tandis que l’autre a trop bu. Est-ce un repas du Seigneur ? N’avez-vous donc pas de maisons pour manger et pour boire… ?

 

J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi ». Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ». Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à son deuxième Avènement. Et celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le simple pain et le corps du Seigneur. C’est pour cela qu’il y a chez vous beaucoup de malades et d’infirmes et qu’un certain nombre sont endormis dans la mort pour cette même raison. Si nous avions du discernement envers nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Et si nous sommes jugés par le Seigneur, c’est une correction que nous recevons afin de ne pas être condamnés avec le monde. »

 

Tout comme la prière nous purifie et nous rapproche de Dieu, de même lorsque nous communions avec le corps et le sang de notre Seigneur, nous nous purifions et ressemblons à Lui qui, pour sauver le genre humain des souillures, a répandu son sang sur la Croix. Il nous faut donc être prudents avec les péchés qui peuvent empêcher notre union avec le Sacré et la Sainteté. Grégoire de Tatev dit : « Ce sacrement vise à augmenter la Grâce et sert de médicament contre les péchés de tous les jours ».  C’est pour cela que lorsque nous nous souvenons de la Passion du Christ, nous devons prendre la communion. Le patriarche Hovhannes Mandakouni dit : « Ceux qui s’approchent du Christ en foi et avec dévotion sont illuminés par le Saint-Esprit et avancent, de jour en jour, dans les actions de chasteté. »

 

À l’époque des apôtres, les croyants se réunissaient tous les dimanches pour le repas du Seigneur. Pendant les premiers temps de l’établissement de l’Église, la liturgie était célébrée tous les jours et les fidèles prenaient la communion. Cette tradition existe toujours dans l’Église latine. Notre Église aussi célébrait la liturgie tous les jours, mais à l’heure actuelle, ce n’est que tous les dimanches, pendant les fêtes et à d’autres occasions. Aujourd’hui, la tradition des Arméniens, c’est de prendre la communion pendant les cinq grandes fêtes du Seigneur, surtout pendant la fête de la Nativité et  Pâques.

 

Avant de prendre la communion, toute personne, comme l’indique l’Apôtre, doit se juger avec discernement pour se rendre compte de la vie qu’elle vit, pour reconnaître les péchés qu’elle a commis et qui l’ont éloignée de la sainteté divine. Ayant fait cette inspection de soi-même, le fidèle doit se repentir, se confesser, se préparer en faisant un jeûne et en priant, concentrer toute son attention sur Jésus-Christ et les choses divines avec l’objectif de ne plus pécher; par la suite, il peut prendre la communion.

 

Le mot « Badarag » veut dire sacrifice, don, cadeau, etc. Étymologiquement parlant, cela signifie aussi « pâte ». Dans le sens religieux, cela signifie la cérémonie de mystification du corps et du sang du Christ. C’est pour cela que le serviteur qui célèbre la messe est appelé « Badaragich » (célébrant), tout comme celui qui fait le baptême s’appelle « Meguerdich » (Baptiste).

  

Ceux et celles qui ne sont pas baptisés ne peuvent pas s’approcher du sacrement de l’eucharistie. Seuls les chrétiens fidèles à la confession et aux canons ecclésiastiques peuvent communier.

 

Il y avait un temps où les « enfants », c’est-à-dire, ceux et celles qui ne sont pas baptisés, ainsi que les incrédules, les pénitents et les impurs, sortaient sur le parvis lorsque le diacre annonçait pendant la deuxième partie de la liturgie: « Ceux qui ne sont pas baptisés, ceux qui font la pénitence ou ceux qui ne sont pas préparés à recevoir la Sainte Communion sortent ». Cela implique qu’il est interdit de s’approcher du sacrement divin sans bien se préparer ni sans suivre les règles canoniques.

 

Comme nous l’avons déjà indiqué, l’inspection de soi-même, la repentance, la pénitence et la confession sont des préconditions nécessaires auxquelles s’ajoute également la charité, car celui qui a péché a absolument fait du mal à un de ses confrères, et par conséquent, il doit rembourser pour ce qu’il a fait en recourant à la charité. Et finalement, il est obligatoire de pratiquer un jeûne et un jeûne sec avant de prendre la communion, selon la tradition consacrée de nos ancêtres qui est une tradition très constructive et très bénéfique.

 

Le célébrant, lui aussi, doit bien se préparer à la liturgie avec plus d’attention et plus de sévérité. Notre Église a des traditions et des coutumes très anciennes pour la préparation des célébrants. Les célébrants doivent, par exemple, passer dans les cellules de l’église toute la semaine précédant la liturgie du dimanche et participer obligatoirement à tous les offices divins du matin au soir. Ils doivent faire un jeûne, lire les livres sacrés, se fortifier en priant et monter sur l’autel avec un corps et une conscience purs pour célébrer la messe.

  

Voici ce que le patriarche Chnorhali dit aux célébrants : « C’est avec une âme pure, un cœur saint, une foi immaculée, un espoir grand, un esprit clair et avec frayeur qu’il faut servir le mystère divin. Tout comme l’eau qui passe par le tuyau, vous ne devez pas laisser les paroles mystérieuses de la prière passer à travers vous, qu’il s’agisse des psaumes, des lectures des livres sacrés, des offices, des prières du prêtre pendant la liturgie, etc. Il faut, au contraire, bien comprendre ces prières, voire les prononcer en larmes et en piété, comme si ces prières jaillissent de votre cœur et esprit ».

 

La liturgie divine de notre Église suit un ordre bien réfléchi accompagné d’une solennité mystérieuse et gracieuse : des psaumes et des prières guérissant l’âme, des chants envoûtants, un habillement approprié, des chandelles, l’encensement, une participation au rite dévouée et en piété de tous les fidèles qui expriment leur foi en chantant ou en gardant un silence méditatif.

  

Il existe trois conditions essentielles pour célébrer la liturgie divine selon les canons et les rites établis par l’Église chrétienne :

+Présence d’un serviteur de Dieu ordonné et oint

+Pain et vin

+Prière.

 

La liturgie divine est célébrée dans une ambiance de piété et de vénération par les fidèles. Aucun chuchotement ou murmure, aucun va-et-vient, et finalement, aucun autre mouvement ou voix à part les voix et les mouvements des serviteurs qui célèbrent la messe. Tous les fidèles séculiers ou ecclésiastiques doivent concentrer leur esprit sur le sacrement divin et suivre infailliblement les prières et les chants.

 

*Cette explication rédigée par le site Web est extraite du livre « Chrétien » du Catholicos de la Grande Maison de Cilicie Babken I Gulesserian. (4e édition, Antélias 1971)