HISTOIRE DE L'ÉGLISE ARMÉNIENNE (12 points)

 1. Selon une tradition très ancienne de l’Église arménienne, les premiers propagateurs du christianisme en Arménie étaient les disciples de Jésus : Thaddée (ou Judas Thaddée), identifié dans le Nouveau Testament comme Jude (Judas) de Jacques, et Barthélemy, identifié dans le Nouveau Testament comme Nathanaël. Leur mission s’est déroulée vers la moitié du premier siècle. L’Église arménienne les reconnaît comme les « premiers Illuminateurs ».

 

2. En 301, le christianisme a été adopté comme religion d’état du Royaume arménien. Les deux principaux protagonistes de l’adoption ont été Saint-Grégoire l’Illuminateur et le Roi Tiridate III.

 

3. En 404/5, Mesrob Machtots a créé l’alphabet arménien avec 36 lettres de « a » (Ա) à « k » (Ք). Les lettres « o » (O) et « f » (Ֆ) ont été ajoutées plus tard. Suite à la création de l’alphabet, Mesrob Machtots et Sahak 1er Parthev, Catholicos de l’époque, ont établi des écoles pour y accueillir une génération soucieuse d’éducation. Quelques groupes en ont été envoyés à d’importants centres d’éducation à l’extérieur de l’Arménie, permettant ainsi de lancer de grands projets de traduction et de littérature. La traduction de la Bible constituait l’objectif principal de la création de l’alphabet, ce qui fut accompli avec succès.

 

4. En 451, s’est déroulée une grande assemblée œcuménique connue sous le nom du Concile de Chalcédoine. L’assemblée a examiné la nature du Christ. Durant cette période, le peuple arménien luttait contre les Perses (bataille de Vartanantz) pour défendre sa foi et n’avait pas le temps de se consacrer au Concile de Chalcédoine.

L'église arménienne l’a officiellement examiné au début du 6siècle et l'a rejeté.

Le Concile de Chalcédoine a entraîné la première grande rupture de l’histoire du christianisme.

L'Église arménienne ne reconnaît depuis que trois conciles :

  1. a) Le concile de Nicée (325), qui a proclamé que le Christ était divin.
  2. b) Le concile de Constantinople (381), qui a proclamé la divinité du Saint-Esprit.
  3. c) Le concile d’Éphèse (415) qui a proclamé que le Christ était le Fils de Dieu, qui s’est fait chair et est venu habiter parmi nous avec sa double nature humaine et divine. Il ne représente pas deux personnes séparées, l’une divine, l’autre humaine, mais est plutôt une seule personne. Le Christ n’est pas séparé de son corps, mais se manifeste comme une seule et même entité.

 

5. En 626, s’est établi le Patriarcat arménien de Jérusalem.

 

6. Le centre de l’Église arménienne a changé de siège en raison de l’incertitude politique interne de l’Arménie et des campagnes militaires des forces externes. Au milieu du 11esiècle, le centre de l’Église arménienne a déménagé vers un lieu se situant entre l’Arménie historique et la Cilicie. Au 13esiècle, l’Église arménienne s’est établie à Sis, capitale du Royaume de Cilicie.

 

7. En 1441, une réunion s’est tenue à Etchmiadzin et a prévu l’établissement d’un Catholicossat arménien qui devait se nommer « Catholicossat de tous les Arméniens ».

 

8. En 1461,s’est établi le Patriarcat arménien de Constantinople.

 

9. Au 19e siècle, le Sultan ottoman a officiellement reconnu les Églises arméniennes catholique et protestante.

 

10. En 1915, l’Église arménienne a subi le même sort dévastateur que celui du peuple arménien.

 

11. En 1930, le centre de l’Église arménienne en Cilicie, qui depuis 1441 n’avait pas cessé ses activités malgré des périodes difficiles, s’est exilé à Antelias, au Liban.

 

12. En 1991, l’Arménie a renoué avec l’indépendance après 70 ans sous le régime soviétique.

De nouveaux défis et de nouvelles responsabilités attendaient dorénavant le Saint-Siège d’Etchmiadzin.

 

NOTES EXPLICATIVES

1) Le Credo (Je crois en Dieu) est l’affirmation des principes de la religion chrétienne ou le premier article de foi où sont énoncés les principes du christianisme.

2) Selon la tradition, ce sont les apôtres qui, les premiers, ont formulé le Credo. C’est la raison pour laquelle on lui donne le nom de Credo apostolique. Cependant le Credo, qui est récité actuellement à l’église ainsi que dans toutes les anciennes églises chrétiennes, est la version du Symbole de Nicée-Constantinople, issu du premier Concile œcuménique en 325.

3) Le Credo est d’une importance capitale parce que généralement le Nouveau Testament et particulièrement l’Évangile contiennent un si grand nombre de faits et d’expressions, par exemple, à propos de Dieu, de la naissance et des activités sacerdotales du Christ, de l’Esprit-Saint, de la vie éternelle et d’autres sujets, qu’une interprétation officielle et digne de foi est nécessaire pour une compréhension fidèle et légitime afin d’éviter les désaccords portant sur tel ou tel sujet.

4) Le Credo a une valeur intrinsèque. Les apôtres et les anciens Pères de l’Église qui ont vu la naissance et la propagation du christianisme étaient vraisemblablement au courant des idées et de la conjoncture qui régnaient à cette époque concernant les points fondamentaux du Credo. Par conséquent, une interprétation exacte et digne de foi, avec une formule officielle, pouvait servir à dissiper la confusion et les dissensions.

Le Credo est le fondement de l’union des églises chrétiennes parce que chacune de ces églises l’affirme et le professe.

5) Pour les membres de chacune de ces églises, le Credo est également le fondement de l’entente et de l’harmonie concernant la foi.

6) Par conséquent, connaître et accepter le Credo est une condition indispensable pour les membres de l’Église. Mais, malheureusement, certains ne lui prêtent pas suffisamment d’importance, et tout en restant fidèles à l’Église apostolique, ils s’éloignent de sa véritable compréhension.

7) Le Credo comprend 10 points :

  1. Dieu. Nous croyons en un seul Dieu, c’est-à-dire, Dieu est unique, il n’y a pas d’autres dieux. Il est le Père tout-puissant (Il est le Maître de tout et tout lui appartient), qui a créé le ciel et la terre, l’univers visible et invisible.
  2. Le Fils. Nous croyons en un Fils unique, né du Père, Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, engendré et non créé.

Pour le salut des hommes, le Fils de Dieu est descendu du ciel, et par l’Esprit-Saint, Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme, tout à fait comme nous (mais exempt de tout péché). Il a été crucifié, a souffert sa passion, est mort et a été mis au tombeau. Il  est ressuscité le troisième jour, est monté au ciel dans sa forme humaine et est assis à la droite du Père. Il reviendra dans sa forme humaine pour juger les vivants et les morts. Il régnera et son règne n’aura pas de fin.

  1. Le Saint-Esprit. Nous croyons en l’Esprit-Saint unique qui n’a pas été créé. C’est cet Esprit qui a parlé par les prophètes (Ancien Testament). Il est descendu dans le Jourdain (lors du baptême du Christ), a prêché par les apôtres et a vécu dans les Saints.
  2. L’Église. Nous croyons en une seule Église (c’est-à-dire, l’Église chrétienne est une), elle est universelle, sainte et apostolique.
  3. Le baptême. Nous reconnaissons un seul baptême (c’est-à-dire, on est baptisé une seule fois).
  4. Le péché.
  5. La résurrection des morts.
  6. Le jugement dernier.
  7. Le royaume des cieux.
  1. La vie éternelle (ou l’immortalité de l’âme).

8) Pendant la messe, juste après la lecture du texte biblique quotidien et de l’extrait de l’évangile, tous les fidèles présents récitent le Credo de manière décente, les mains jointes et à haute voix. 

 

Référence : « Catéchèse » de Papken Gulesserian, Catholicos de la Haute-Maison de Cilicie, 4e édition, 1971, Antélias